Orchydia se définit comme « alchimiste de cœur ». Auteure de trois livres sur l’amour aux Editions www.thebookedition.com, depuis 2000, elle anime des séminaires et ateliers créatifs autour de l’amour, la sensualité, la sexualité et la spiritualité.
Sa mission ? Aider la femme célibataire à retrouver l’amour ! Et si Cupidon était une femme ?
Qui êtes-vous et qu’est-ce que vous a amenée au coaching amoureux ?
J’ai connu de nombreuses ruptures dans ma vie. Décès de ma mère à ma naissance, mariage, divorce et remariages de mon père. Mon propre divorce après 24 années de vie commune.
J’ai appris à surmonter le rejet et l’abandon en me connectant à la joie, ce que j’enseigne aujourd’hui avec ma méthode » Aimer le Coeur léger « .
A l’université de Genève en 1997, j’ai réalisé deux recherches sur l’amour et la créativité sous l’angle du genre. J’ai découvert le lien étroit entre érotisme et créativité. J’en ai créé un néologisme : « l’érotivité » et une méthodologie.
Depuis 2004, je me suis formée au coaching, neurocognitivisme, génie personnel et fait tout un chemin de développement spirituel et corporel.
Que recherchons-nous dans le couple ?
Hommes et femmes cherchent la compagnie d’un partenaire pour partager des moments agréables : tendresse, sexualité, voyages, complicité, sécurité, confort… Parfois, il s’agit juste de combler un vide ou de fuir la sensation de solitude. J’observe des hommes et des femmes qui se mettent en couple sur la base de critères très sommaires… Par exemple l’attraction physique ou la sécurité et que très peu prennent le temps d’approfondir le « projet couple » pour s’assurer des fondations durables… Il s’agit bien souvent d’une illusion de l’amour. Les attentes et projections, majoritairement inconscientes, viennent alimenter cette illusion… L’amour (le vrai, le non-narcissique) peut fleurir de cette union… ou pas.
Certaines personnes sont plus habiles que d’autres à scénariser la rencontre et prolonger le jeu amoureux durant la relation.
Que pensez-vous de la séduction aujourd’hui ?
La séduction a perdu ses codes, ses langueurs, ses menus plaisirs, ses interdits, ses actes de folie ou de prouesse. Dans les années 40, mon oncle marchait 30 km sous un soleil de plomb ses jours de permission pour passer une heure avec sa dulcinée. Aujourd’hui, si une femme ne répond pas instantanément aux avances de l’homme, il se désintéresse d’elle. Si elle couche le premier soir, il se désintéresse d’elle. Ce sont deux exemples extrêmes qui démontrent combien la séduction se limite trop souvent à un acte de consommation et que le jeu de la séduction perd du terrain…
Comment conserver la magie des premiers jours ?
Ce qui caractérise les comportements des premiers jours, c’est l’attention à l’autre, la bienveillance, la valorisation, la patience, la gourmandise, l’ouverture d’esprit, le non-jugement, l’acceptation de la différence, la minimisation des défauts, l’émerveillement des premières fois, l’envie de plaire et de faire plaisir, le désir d’un rapprochement, la création d’une intimité, la découverte de l’autre, la rencontre avec son univers.
C’est un mouvement qui nous sort de notre routine et crée l’envie d’aller vers l’autre. Et cela demande de l’énergie. Rien de magique, sinon des compétences humaines de cœur. Une fois que le sentiment de sécurité et de confort s’est installé, il se peut que les partenaires abandonnent le « projet couple » pour se centrer sur eux-mêmes. Ils laissent ainsi le jardin en friche et s’étonnent d’y voir pousser les mauvaises herbes : critique, reproches, dérobade, dévalorisation, l’anti-communication. Cultiver son jardin et entretenir le projet couple vivant, c’est la recette pour le voir évoluer avec un regard neuf chaque jour. C’est notre capacité à voir qui crée la magie.
Deux personnes très différentes peuvent-elles trouver un terrain d’entente?
Les différences culturelles ou sociales vont simplement rendre le jardin du couple plus complexe à entretenir. Il faudra aux deux jardiniers davantage de bienveillance, de patience, de créativité et d’attentions pour rendre le couple soutenable.
S’il existe un sentiment d’infériorité d’un des deux jardiniers il aura en plus à faire face au regard, voire aux critiques de l’environnement familial etc.
Quand il n’y a plus de désir, comment remettre son corps en marche ?
Le désir est une projection de moi vers l’autre il peut être d’origine mentale, sexuelle ou un élan du cœur. Pour moi, la sexualité est la forme la plus aboutie du langage. Si nous communiquons mal ou plus, la sexualité sera pauvre voire inexistante. La sexualité représente mon territoire le plus intime et je ne le partage pas avec un sot, un goujat ou une brute. Cultiver le désir, c’est d’abord entretenir le jardin sensuel de mon corps. Le connaître, l’écouter, lui donner ce qu’il aime, le chouchouter. En développant ainsi ma sensualité, j’ouvre des espaces de connexion et de vibrance avec le vivant : un arbre, un paysage, un coucher de soleil peut réveiller mon désir.
A propos de l’infidélité, lorsque l’on se sent trahi, il peut être difficile d’avoir à nouveau confiance. Comment faire pour passer à autre chose ?
L’infidélité ne peut exister que dans les unions où l’on convient d’un contrat d’exclusivité. C’est une convention culturelle très répandue, nullement universelle. Elle engendre de grandes souffrances psychiques qui pourraient être évitées si nous cessions de considérer le corps de l’autre comme une possession personnelle.
Pour passer à autre chose il y a un profond travail sur ses propres blessures d’enfance : trahison, rejet, abandon ou injustice pour petit à petit restaurer l’estime et la confiance en soi et en l’autre.
Nous avons une image souvent faussée de la relation amoureuse, une image idéalisée du couple…
Oui. On croit des choses et on fait des projections sur ce que devrait être l’amour ou la relation amoureuse. Il faut dire que l’on a un héritage à ce niveau-là qui est énorme ! L’amour, en réalité est toujours là, mais nous oublions de le voir, de le goûter et de le savourer dans l’instant présent et on se fait des films. Alors quand la personne ne se comporte pas exactement comme nous l’imaginions, ça provoque un petit couac.
Quelles sont les plus grandes difficultés pour un couple aujourd’hui ?
Ce qui amène la plus grande difficulté, à mon avis, c’est que nous sommes dans la culture du zapping et de la satisfaction immédiate et perpétuelle. Cela génère beaucoup d’incompréhension et d’insatisfaction, ce qui aboutit à » je ne veux plus, donc je jette « . Le stress engendré par des situations financières difficiles peut aussi conduire le couple à la rupture
Vous dites que les peines de cœur sont sous-estimées… Quel est l’impact d’un chagrin d’amour ?
Oui, absolument ! C’est comme si ça n’existait pas… Même la personne qui souffre se dit que ça passera, alors qu’en réalité, il se passe un choc émotionnel qui est équivalent de celui d’un deuil, d’une perte ou d’un sevrage et je crois que les gens ne savent pas ce qui se passe. Il y a d’abord un impact hormonal, car ce choc génère du cortisol, l’hormone du stress, qui va bloquer les » hormones positives » et peut générer à terme de la dépression. Il y a aussi le refoulement des émotions de la part des personnes qui ne veulent pas voir la situation et d’autres personnes encore vont s’isoler.
Est-ce qu’il y a une démarche à suivre pour surmonter un chagrin d’amour ?
C’est comme un processus de deuil et plus la personne va rester dans le déni, moins elle va pouvoir trouver des solutions. Donc il est important de passer cette période le plus vite possible pour passer à l’étape où on mettra du baume au cœur, au corps ou à l’esprit. Il faut passer par les émotions, ne pas les retenir, puis on va passer par de la clarté et trouver quels sont ses besoins.