J’arrête de surcharger mon existence et j’arrête le toujours plus…

Vous rentrez chez vous après une bonne journée de travail, vous êtes déjà passée au supermarché et vous rêvez de vous enfoncer dans le canapé avec un verre de vin à consommer avec ou sans modération. Trente minutes. Juste le temps dont vous avez besoin pour décompresser. Vous faites le premier pas vers le sofa qui vous tend les coussins et dans un sursaut de lucidité, vous vous souvenez que vous devez préparer le repas pour les enfants (où sont-ils, d’ailleurs ?) et pour Marc-Antoine qui va rentrer. Sans compter que les papiers s’entassent, qu’il n’y a plus une paire de chaussettes propre et que vous n’avez pas écrit la première ligne du compte-rendu de réunion à rendre hier. Bref, tout s’emballe.

Décompresser ? Avec tout ce que j’ai à faire ! Et puis quoi encore ?

Malgré toutes vos résolutions et vos meilleures intentions, prendre du temps pour vous reste un rêve. Un fantasme. Vous êtes toujours en mouvement dans l’espoir de mener de front une carrière, des enfants et (si possible) une vie de couple épanouie. Ne rien faire vous semble le comble de la perversion… Les courses, la crèche, le rendez-vous à l’école, le pressing, les réunions du lendemain, emmener Mathilde à la danse et Paul à l’escalade. Faire réviser la voiture, le cours de yoga, de théâtre, les dîners avec les copains, sans oublier de se cultiver un peu… Par chance, vous n’avez pas d’amant !

Malgré toute notre bonne volonté et nos bonnes décisions pour profiter pleinement de la vie, nous nous précipitons dans l’action sans même prendre le temps de réfléchir pour savoir si cette action nous convient ou même si elle est utile !

 » Je n’arrive pas à m’arrêter «  admet Sophia, dynamique parisienne de 32 ans  » J’essaie, mais dès que je suis assise, j’ai une petite voix dans la tête qui me liste tout ce que j’ai à faire ! Ça va de la page Facebook au site de déco ou de sorties en passant par ranger et vider les placards… Je voudrais aussi faire du sport, au moins aller marcher un peu, m’inscrire à un cours de yoga, perfectionner mon anglais… Alors je me lève et en fait, je ne fais rien. Ça fait au moins 1 an que je veux vider mes placards et vendre sur Internet des fringues que je ne mets plus et je n’ai pas encore pris les photos… Ne parlons pas du sport ou des sorties… « 

Ne pas prendre le temps de gérer ses priorités, c’est laisser libre court à la petite voix qui semble jouer avec nous en nous faisant passer d’une tâche à l’autre, sans en finir aucune. Et au bout du compte, la to-do-list s’est allongée sans que nous ayons pu rayer une seule ligne…

Hier, aujourd’hui, demain, au secours ! Tout s’embrouille !

Qui ne s’est jamais senti perdu face au temps qui passe ? Qui n’a jamais situé à des années lumières un événement qui s’est déroulé la semaine précédente ? De même, il arrive qu’un futur lointain nous apparaisse proche et que nous ressentions une angoisse à l’imaginer. Par exemple une potentielle perte d’emploi ou un éventuel déménagement. Lorsque nous ne vivons pas l’instant présent, tout fini par s’embrouiller.

 » J’ai décidé de prendre ma vie en main «  déclare Rachel  » Trop, c’est trop. Je n’en pouvais plus de m’endormir avec une longue liste de tâches en tête. Il m’arrivait même de me réveiller en pleine nuit avec la sensation d’avoir oublié quelque chose ! Et comme je n’arrivais pas à m’endormir, je me levais pour noter ce que j’avais oublié et parfois j’allais même jusqu’à consulter mon smartphone et répondre à des emails. Je me suis inscrite à un cours de méditation. Au début, ça a été l’enfer ! J’avais l’impression de perdre mon temps et je n’arrivais pas du tout à apaiser mon esprit, au contraire ! Les pensées arrivaient par dizaines, par centaines pour me dire tout ce que j’aurais pu faire au lieu d’être assise là à faire du rien ! Et petit à petit, j’ai trouvé le calme. J’ai appris à observer mes pensées sans les arrêter. A relativiser les choses. Et curieusement, c’est quand j’ai ralenti le rythme que je me suis mise à en faire plus ! « 

En prenant les chose les unes après les autres, en les mettant à leur juste place, en les traitant au bon moment (ou en ne les traitant pas), il nous arrive de réaliser que ce qui paraissait si important est en fait insignifiant. Il s’agit de prendre de la hauteur pour apprendre à relativiser.

Pour Malika, 30 ans, c’est simple :  » Quand tout s’embrouille, je prends une feuille de papier et je note tout ce qui me passe par la tête et puis je fais le tri. Ce qui est important et ce qui ne l’est pas. Avant, il m’arrivait de mettre en priorité des trucs comme passer l’aspirateur ou acheter du lait ! A chaque ligne, je me demande comment ça serait si je ne le faisais pas. Si les conséquences sont importantes à moyen ou long terme, je fais et si ce n’est pas le cas je ne fais pas. Depuis, j’ai du temps pour moi et je suis beaucoup moins stressée ! Bien sûr, il a fallu apprendre à lâcher prise sur pas mal de choses et lutter contre mon éducation… « 

Jamais sans ma famille !

Dans un contexte où il ne reste plus le moindre espace pour soi, il faut aussi s’occuper des enfants et de Marc-Antoine (leur parler et les écouter…), histoire de maintenir une vie de famille à peu près équilibrée.

Myriam, 40 ans a adopté une stratégie  » Mon mari et mes enfants sont des priorités absolues pour moi. Je suis DRH et ma journée est très intense. Je suis sollicitée en permanence et si je ne prends pas un moment pour me vider le cerveau, je n’arrive pas à être disponible pour ma famille. J’ai toujours un truc qui me trotte dans la tête en arrière-plan. Alors nous avons décidé d’évacuer le stress avant de nous retrouver. Le premier arrivé à la maison s’occupe du dîner et des enfants. Quand l’autre arrive, nous prenons le temps de parler de nos journées respectives. Ça permet d’évacuer le trop-plein en mettant des mots sur ce qui ne va pas ou au contraire sur ce qui s’est bien passé. Puis quand nous passons à table avec les enfants, nous nous intéressons de la même manière à leur journée. Leurs réussites, leurs jeux, leurs découvertes, leurs inquiétudes… Le fait d’avoir nous-mêmes vidé nos sacs nous permet d’être pleinement présents avec eux. Évidemment, il s’agit d’être authentiques et de nous intéresser vraiment les uns aux autres. Nous ne posons pas de questions sur les notes obtenues, mais sur ce qu’ils ont vécu au cours de la journée. Au début, la mise en place a été difficile, puis c’est devenu naturel. Ça nous a permis de nous rapprocher et de faire des dîners des moments privilégiés. « 

Lorsque les journées sont très remplies, il reste peu de temps disponible pour être vraiment avec les siens. Aménager des espaces de discussions et d’échange devient alors fondamental pour le bon fonctionnement de la cellule familiale et pour se préserver.

Quelques petites choses à faire pour reprendre le pouvoir sur sa vie (et son temps) :

 

Se fixer des objectifs.

Attention ! Les objectifs doivent être SMART : Spécifiques, Mesurable, Atteignable, Réalistes et Temporellement définis. Si votre objectif est de perdre 20 kilos en 1 mois, ou de vous arrêter de fumer un de ces jour, il n’est pas SMART. SMART, c’est perdre 20 kilos d’ici 2 ans à raison de 1 kilo par mois et de passer à l’action immédiatement, ou d’éteindre sa cigarette tout de suite.

Se donner des priorités

Toutes les tâches et toutes les activités ne sont pas à mettre sur le même plan Certaines sont importantes et urgentes, d’autres ne le sont pas, peuvent être déléguées, voire oubliées. Quel est votre important ? Qu’est-ce qui compte réellement ?

Lâcher du lest

Votre éducation vous pousse au toujours plus et vous ne savez pas vous arrêter ? Que craignez-vous ? Êtes-vous portée par les « il faut », « je dois » ou par votre désir, vos envies, vos rêves et les objectifs que vous vous êtes fixés ?

Réserver une plage horaire pour consulter les réseaux sociaux

Votre smartphone vous appelle ? Résistez… En répondant immédiatement à la moindre sollicitation, vous vous déconcentrez et il vous faudra beaucoup plus de temps pour vous remettre au travail.

Éteindre la télévision

Selon une étude de Médiamétrie les français passent près de 4 heures par jour devant la télé. Or, une étude publiée par Jama Psychiatry démontre que trop regarder la télévision nuit au cerveau… Par ailleurs, que feriez-vous de ces 4 heures si vous en disposiez ?

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