On parle beaucoup des relations toxiques avec les pervers narcissiques, mais qu’en est-il de la violence au quotidien ? Qu’en est-il de ces ‘’petits riens’’ qui finissent par prendre le pas sur la joie de vivre et réduisent à néant optimisme, envie et désir ? 

Qu’en est-il de la relation qui s’étiole avec le conjoint qui se plaint et refuse toutes les propositions, du collègue jaloux qui vous met des bâtons dans les roues, des réflexions perfides de la belle-mère et des insinuations douteuse de la voisine ? Autant de relations toxiques qui vous gâchent la vie… Il y a aussi le journal télévisé et ses catastrophes en tous genres, les émissions de téléréalité où l’on apprend à éliminer l’autre, ou encore les clichés de la publicité qui vous amènent à vous comparer… Aujourd’hui, vous êtes fatiguée, vous voulez reprendre votre vie en main et sortir des relations toxiques pour retrouver de la liberté, de la joie et du fun ? Bonne nouvelle : avec un peu de détermination, c’est possible !

Une danse à deux…

La relation tient dans la rencontre de deux inconscients qui vont se faire écho de manière positive ou nocive en fonction des personnalités des deux individus. Qui de la zone d’ombre et de la zone de lumière l’emportera sur l’autre ? Retenez que si l’autre vous manipule, c’est que vous êtes manipulable ! Trop souvent, on ‘’passe l’éponge’’ pour de plus ou moins bonnes raisons : ne pas blesser l’autre, ne pas ‘’jeter d’huile sur le feu’’, ou par lâcheté. Nous croyons que ‘’ce n’est pas si grave’’ jusqu’au moment où l’on n’en peut plus. Parler avant d’arriver au trop-plein permet de dire les choses calmement et d’évacuer frustration et ressentiment.

1 – Faites la part des choses

L’autre n’est pas nécessairement un psychopathe qui veut vous détruire et il convient de faire la part des choses entre l’ami temporellement envahissant qui vous transmet un mal-être, et la ‘’vraie’’ relation toxique. Ne mettez pas tout le monde dans le même panier et ne faites pas d’amalgames trop rapides

2 – Apprenez à repérer les pervers (narcissiques ou ordinaires…)

Le pervers est… un pervers (vrai pour les femmes aussi, n’y voyez aucun jugement à l’encontre des hommes, la perversion n’a pas de sexe) et il est difficile de le démasquer au premier contact. La relation toxique est insidieuse et on ne s’en rend pas compte immédiatement. Mais quand vous vous sentez anxieuse, renfermée, coupable, dévalorisée, privée de votre libre arbitre, c’est que la relation est néfaste et ne vous convient pas. Intuitivement, vous le savez, mais vous n’écoutez pas la petite voix qui vous souffle de laisser tomber. Ne vous obstinez pas : la petite voix, c’est votre intuition et elle sait mieux que votre mental ce qui est bon pour vous.

3 – Prenez conscience de ce qui se joue

Pourquoi ne pouvez-vous pas dire non ? De quoi avez-vous peur ? Ecoutez votre corps : il vous parle ! ‘’Ce qui ne s’exprime pas s’imprime’’ et les tensions, maladies ou allergies expriment ce que vous ressentez. Observez la situation et arrêtez de penser pour mieux ressentir. A quoi vous renvoie-t-elle ? Nous reproduisons fréquemment des schémas créés pendant notre enfance. Ceux hérités des comportement de nos parents que nous imitons inconsciemment, ou ceux que nous avons mis en place pour nous protéger parce qu’ils étaient nécessaires à ce moment. Prendre conscience de ce qui se joue permet de faire le tri entre ce qui nous appartient et ce que nous rejouons encore et encore.

4 – Acceptez et écoutez vos émotions

Elles ne sont jamais négatives ! Comparez émotions, douleurs et tensions aux voyants d’une voiture. Lorsque la petite lampe rouge s’allume et clignote, que faites-vous ? Attendez-vous l’accident ou la panne ou agissez-vous en conséquence avant qu’il ne soit trop tard ? Nous avons appris à étouffer nos émotions, souvent par peur. Elles nous agacent et arrivent parfois à des moments inopportuns ; s’il n’est pas utile d’en faire étalage en public, il faut néanmoins les prendre en compte car elles ont une utilité : elles nous permettent de nous adapter à une situation de vie :

  • La colère nous indique une limite à ne pas dépasser ou un besoin non satisfait,
  • La peur nous incite à nous protéger ou à éviter le danger,
  • La tristesse permet de prendre conscience qu’une page se tourne et de faire le deuil d’une situation,
  • La joie nous pousse à créer des liens avec d’autres pour écrire une nouvelle page. Elle stoppe aussi la libération de l’hormone du stress (le cortisol) et libère l’hormone du bonheur (la dopamine). 

5 – Refusez le jeu de la culpabilisation

Dans une relation toxique, et notamment avec les pervers, surtout n’entrez pas dans la culpabilisation. Au lieu de vous justifier, amenez la personne à prendre conscience de son propre comportement sans entrer dans des accusations et des agressions qui ne feraient qu’envenimer les choses : « C’est vrai, je ne suis pas parfaite. Et toi ? ». Faites des observations précises qu’il ne pourra pas nier : « Quand vous vous moquez d’Huguette en public, est-ce un comportement irréprochable et digne ? » ou « quand tu arrives à un rendez-vous avec 1 heure de retard sans me prévenir, dirais-tu que tu me respectes ? ». Restez ferme ; les personnes toxiques détestent être mises face à leur propre comportement. Ne leur donnez pas de prise sur vous. Elles ont aussi horreur d’être fuies ou évitées. Coupez toute forme de relations avec elles ou limitez les au stricte minimum s’il s’agit d’une relation professionnelle. Au passage, renoncez à vouloir sauver l’autre en étant disponible 24/24, en vous effaçant et en pensant que vous pouvez l’aider. Le pervers ordinaire est indifférent à l’autre et ne songe qu’à ses intérêts. Vous n’êtes pas en cause, même s’il ou elle l’affirme… !

6 – Apprenez à mieux communiquer

Apprenez à mieux communiquer de sorte à éviter toute forme de dérive et à ne pas l’alimenter. En exprimant vos accords et vos désaccords de manière ferme, sans vous laisser envahir, vous signifiez à l’autre que vous ne jouerez pas avec lui à ce jeu. Vous lui donnez aucune prise et il passera son chemin à la recherche d’une autre proie pour valoriser son égo. Notons ces 2 points fondamentaux de la communication tirés du ‘’Passeport pour la Santé’’ de Jacques Salomé :

  • Oser restituer les messages négatifs qui nous viennent parfois de l’autre, en se positionnant clairement, en trouvant la bonne distance ou même en renonçant à poursuivre des relations qui peuvent se révéler toxiques pour nous.
  • Oser refuser, c’est à dire prendre le risque de faire de la peine ou de décevoir, en se positionnant, en se confrontant par un non d’affirmation, face à une demande ou une invitation de l’autre, qui ne correspond pas à nos valeurs, à notre disponibilité ou qui touche à notre seuil de tolérance.

7 – Si ce n’est pas suffisant, fuyez et coupez les ponts 

Si malgré tout l’autre continue à vous harceler et que sa présence vous détruit, coupez les ponts, car le temps ne jouera pas en votre faveur, bien au contraire, il ne fera que renforcer des travers et des situations dont il sera de plus en plus difficile de sortir.  Vous ne changerez pas les autres. C’est donc à vous de changer la donne pour les amener à modifier leur comportement à votre égard. Et n’oubliez pas : si l’on n’est pas responsable de ce qui nous arrive, nous sommes 100% responsables de ce que nous en faisons. Vous n’avez qu’une vie et que c’est la vôtre, ne la gâchez pas !

Extrait de « passeport pour le bien-être » par Jacques Salomé

Le bien-être relève de notre responsabilité pleine et entière, en renonçant tout d’abord à la victimisation et à la mise en dépendance. Il appartient donc à chacun de se donner les moyens de se réconcilier avec le meilleur de ses possibles en acceptant de devenir un bon compagnon pour soi. Le bien être ne résulte pas d’une simple intention ou désir, il est sous tendu par plusieurs démarches qu’il me parait important de rappeler.

  • Développer la capacité à être présent au présent. Cela veut dire de ne pas se laisser envahir par son passé ou par les situations inachevées de son histoire. Cela veut dire aussi de ne pas fuir dans le futur soit en l’idéalisant soit en remettant à demain ce qu’il est possible de vivre aujourd’hui.
  • Accepter de s’aimer en cultivant respect, bienveillance et tendresse à l’égard des différentes composantes de sa personnalité et surtout de son corps. Ce faisant nous inscrivons en nous un ancrage de fiabilité et de confiance pour agrandir la vivance de notre vie.
  • Apprendre à découvrir et à cultiver la beauté partout où elle peut s’épanouir. Et déjà aller à sa rencontre en prenant le temps de la reconnaître dans ses manifestations les plus infimes. La beauté a de multiples visages et surtout une incroyable créativité pour se dire.
  • Se donner les moyens d’apprendre à mieux communiquer. Avec soi même et avec autrui.
  • Pouvoir s’appuyer sur des proches et des amis suffisamment stables et solides pour nous aider à résister aux péripéties et aux avatars de notre propre évolution.
  • Prendre soin de son corps et de sa santé. Avec une alimentation qui corresponde aux besoins de votre organisme et une hygiène de vie qui respecte votre rythme et vos ressources. Cultiver des temps de méditation, de centration et de plaisir à être.

Extrait du texte de Jacques Salomé: http://www.j-salome.com/relation-a-soi_meme.html

Vous avez aimé cet article ? Vous pensez qu’il pourrait aider un proche ? N’hésitez pas à partager.

Laissez-moi vos commentaires : j’adore lire des retours et recevoir des suggestions !